Festivélo 2021

Sur les baies vitrées, on a collé des profils de rapaces en vol, ombres chinoises censées éloigner les oiseaux, les vrais, les libres, de s’écraser contre la vitre qu’ils ne percevraient pas sans ce leurre. De l’autre côté de la baie, à l’intérieur du bâtiment, ces dessins schématiques de piafs donnent à l’observateur un véhicule à ses pensées pour s’évader d’un lieu pas complètement riant. C’est dans ce cadre austère d’un collège dont l’architecte a fait le pari du tout béton, que Festivélo réussit celui de permettre à l’esprit de s’extraire du gris des murs et du dur des matières; pour voguer, d’abord hors les murs, au-delà des baies, vers le parc, vers les arbres à la frondaison automnale chatoyante, vers le ciel bleu, puis vers les routes, proches ou lointaines.

On y croise un choix de voyageurs qui, portés sur le devant de la scène, présentent leur périple, dans la grande salle ; on y rencontre aussi les autres, eux aussi voyageurs, dans l’âme et/ou dans les faits, lesquels, au bord d’une table, devant un café ou debout dans le hall, racontent leurs expériences, leurs souvenirs, les projets. Echange permanent. On parle de destinations chantantes, de pistes, de bivouacs, de sacoches, de cols, de solitude, du bonheur des choses simples, d’un sourire en chemin, de la main sur le guidon, de retour, de repartir, de voyage, de bidon, de soif. Les préoccupations sont saines, stimulantes, car si l’esprit vagabonde à Festivélo, son état (celui de l’esprit) est bon, à Festivélo.

Mélange de photos et de cartes: Guillaume Berney