Stockholm. De roue et d’eau.

Attrayante et dynamique, la Suède est indissociable d’une image de pays progressiste en matière de démocratie, de politique sociale et d’éducation, son apport au design et sa culture de l’outdoor, le ski en tête. Le vélo est en passe de devenir l’équivalent estival de ce sport national. Dans les rues ensoleillées de Stockholm, on se sent tout de suite très à l’aise. Les artères sont calmes, souvent piétonnes, avec une grande place faite à la circulation à vélo. Et l’eau y règne en maître, entourant la ville de toutes parts. 

Stockholm ou « l’île (holm) des rondins, des pieux ou des poteaux (stock) » en suédois, est souvent surnommée la Venise Nordique. Elle s’étend sur quatorze îles à l’endroit où le lac Mälar rejoint la mer Baltique. D’une grande pureté, on peut s’y baigner à souhait et pêcher du saumon frais. Pour le cycliste, c’est un régal. Il peut passer de la terre à l’eau aisément, en glissant son vélo sur un des bateau-bus du réseau maritime de la ville.

Le vélo comme moyen de transport, symbole culturel des métropoles nordiques, a gagné la ville depuis les années 1980. Mais moins vite que Copenhague, un modèle du genre. Il connaît ces dernières années un engouement de plus en plus significatif, et se fait l’outil privilégié des urbains pour traverser la ville en deux roues, ou pousser le pédalier un peu plus loin pour de belles virées forestières. On peut même remonter le fil de ses 750ans d’histoire en gagnant le quartier Gamla Stan, (Vieille ville) à cheval sur troisîles reliées par de multiples ponts. C’est à cet emplacement que fut fondée en 1252 par Birger Jarl, le premierbâtiment de la future capitale –un fort– destiné à contrôler le trafic maritime entre la mer Baltique et le lac Mälar et protéger la Suède des invasions et pillages des flottes étrangères. S’il n’en reste plus trace aujourd’hui, le quartier reste formé de rues pavées et de ruelles de style médiéval. Les premiershabitants de la ville étaient d’ascendance allemande, et l’architecture de Gamla Stan s’en ressent. On pourra y visiter le musée Nobel ou découvrir le palais royal. On pourra aussi sentir le poumon de la ville cycliste où se croisent chaque matin à l’heure de pointe des milliers de «commuters», ces travailleurs se rendant au bureau à vélo. Ils fusent de toutes parts, mais respectent scrupuleusement les pistes cyclables qui leur sont dédiées. Elles représentent aujourd’hui un réseau d’environ 800kilomètres faisant de Stockholm un paradis pour les inconditionnels du deuxroues plutôt bien lotis en matière de sécurité routière: les voies sont régulièrement entretenues et surtout bien séparées des routes empruntées par les voitures. Chaque jour, pas moins de 200’000personnes circulent à vélo à Stockholm. Ces dixdernières années, le nombre d’utilisateurs a augmenté de 8% par an tandis que le nombre d’accidents est resté stable. Un fait bien surprenant vu la vitesse et la multitude de vélos qui circulent en même temps sur certaines voies à 8heures du matin. Avec un peu de chance vous pourrez observer une légère chute provoquée par un accroc entre deuxcyclistes et voir se déployer sous vos yeux l’airbag pour vélo, Hövding, preuve de son incontestable efficacité. Cette invention suédoise dernier-cri se présente sous la forme d’un tour de cou qui se transforme en capuche à la moindre chute. La protection enveloppe la quasi-totalité de la tête et la nuque. Son seul défaut est qu’une fois déclenché, il n’est plus réutilisable…

Extrait de l’article de Aurélie Sécheret paru dans cycle! magazine 14.