Endless Paris – En angliche, cela fait plus smart. Amazing, et sexy aussi.
Aligner plusieurs dizaines de kilomètres à vélo en une journée, en quadrillant Paris, rouler d’une rive à l’autre, slalomer dans les embouteillages pré-JO dans les zones bleues ou rouges, jouer de la sonnette et des jantes sur les autoroutes vélo du boulevard de Strasbourg, avoir l’impression de faire du sur place au passage d’un lime téméraire et de son quintal, suivre les injonctions de l’innombrable maréchaussée pour contourner les obstacles de la sécurisation Paris 2024, arborer si possible son badge 24 heures sur 24, façon QR, et puis surmonter en danseuse un raidillon de la colline Belleville-Ménilmontant, remonter une avenue désertée, le soleil crépusculaire rasant de face, dans un chaleureux rappel: vive l’été à Paris… tout cela pour un tour vraiment endless… mais avec l’impression de n’avoir véritablement rien vu ou si peu, en proportion du contingent illimité de curiosités, tant chaque rue recèle une ribambelle de découvertes, une brochette d’éléments divertissants.
Il suffit de sortir dans la rue et la vague arrive, une vague parmi d’autres, sur laquelle se hisser, piéton, cycliste, rêveur, et se laisser porter, ici vers un bar et un café matinal, là devant l’entrée d’un passage prometteur, plus loin dans une perspective que seule la Capitale a su dérouler au fil des époques, puis encore sur l’esplanade d’un monument admiré et acclamé par tant d’autres qu’on en reste gêné.
Le défilé des bipèdes aussi est intéressant. On peut véritablement parler de défilé. Chaque saison a ses codes, chacun-chacune a intégré des éléments qui, bien exposés, permettent de faire partie du tout, ou d’un clan bien ciblé si souhaité, donne la possibilité d’être vu(e)s, jalousé(e)s furtivement, admiré(e)s. En tout cas, l’oeil est constamment attiré par un détail intriguant, à tout niveau et dans tous les domaines. Pas de routine pour la rétine, pas de répit pour l’esprit.
Alors après des dizaines de kilomètres à égrainer les arrondissements, à enfiler les avenues et à se faufiler dans les rues à contresens pour les cyclistes, pour terminer devant une Pelforth fraîche en écoutant TSF Jazz « la seule radio 100% jazz » et qui surtout donne un fond musical qui colle si parfaitement au spectacle parisien, alors, il n’y a pas d’issue. Si on en a beaucoup vu dans l’absolu, on n’a rien vu de Paname, manifestement « sans fin » et, il faut repartir.
RCM