Si on débarque à Livourne, on sera imperceptiblement attiré par Florence et par la toute proche Pise. Il est en effet aisé de rejoindre par le train une de ces villes pour une visite touristique puis de revenir à Livourne. Pise se trouve à un quart d’heure de train seulement. Objectifs la tour et la cathédrale.
Le cycliste pourra ajouter une variante après la visite de la tour : revenir à Livourne depuis Pise en suivant une piste cyclable qui longe l’Arno à quelque distance. La première partie de ce parcours entre Pise et Livourne part de la gare centrale de Pise et suit la pista ciclabile del Trammino, 13 kilomètres sur le tracé d’une ancienne voie ferrée désaffectée en 1961 et qui reliait Pise au littoral, au Lido di Pisa.
On roule sur une piste dédiée, en compagnie de quelques piétons dans les premiers hectomètres en ville, puis dans un confort total, intégralement à plat, entre cultures et pins parasol. Au Lido di Pisa, station balnéaire où les architectes se sont distingués, on part pour la deuxième partie du trajet qui se fait sur une longue route rectiligne, aérée, suffisamment large, avec une piste cyclable, on peut peser sur les pédales, mettre le paquet et avaler les kilomètres jusqu’à Tirrenica puis Calambrone. On roule près de la côte couverte de forêt et croisant constamment des voies d’accès au littoral menant à des bagni manifestement recherchés. Puis c’est la rivière Tora, qui marque la limite avec la commune de Livourne. Tout change du tout au tout. La petite trattoria Armandino tient le rôle de poste frontière. On entre dans la zone portuaire et là, c’est un peu le chaos. Les rampes routières succèdent aux bretelles autoroutières, la route est fatiguée, nids de poule, rainures, obstacles, le bord de la route est jonché d’ordures, les infrastructures routières ne sont pas du tout prévues pour le deux-roues.
En terme d’orientation, il suffit en quelque sorte de suivre « Centro », mais on traverse un tronçon difficile et un peu dangereux pour qui ne serait pas aguerri à l’exercice. Si un ferry en provenance de Sardaigne vient de déverser son flot de camions et de voitures, la circulation se densifie, le cycliste roule globalement plus vite que les véhicules en grande partie à l’arrêt, cependant la progression est poussive. Après le passage de deux ponts en dos d’âne, on arrive au centre, à la place des Quattro Mori. Avec le monument des Quattro Mori, assez effrayant, représentant des pirates malfaisants, enchaînés les mains dans le dos et dominé par la statue autoritaire du Granduca Ferdinando I. La scène est réaliste et, à titre de chaîne, on préférera sans doute celle de son vélo. (RC)