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Paris, « Femmes à vélo »

Un jour où la Tour Eiffel avait été gommée par le haut, par un épais brouillard flottant à mi-hauteur, j’ai rencontré Louise Vallet, cadreuse chez Cyfac. Nous nous sommes retrouvées à la Mairie du 7arrondissement (116 rue de Grenelle) à l’occasion de l’exposition « Femmes à vélo » coordonnée par Eva Cordioli et avec des photos de Nicola Fioraventi.

Après avoir parqué les bécanes, Louise son Cyfac et moi un petit Peugeot de ville, dans la cour intérieure, nous avons admiré les photos présentées au 1er étage de la Mairie. Les cyclistes sont souriantes, déterminées, élégantes en tenues et bécanes de toutes sortes. Fixie, pliant, gravel, e-bike … jupe, panoplie sportive, salopette, grand manteau …

Après le passage à l’expo, nous partageons un café au bar PMU du quartier et rêvons voyages et vélos. Louise est rayonnante, elle me raconte les émotions qu’elle ressent lorsqu’elle construit un vélo, elle détaille les nombreuses heures concentrée sur des tubes en acier qui vont finalement accompagner une cycliste bienheureuse.

Louise Vallet a écrit un article au sujet de Jolie Rouge Cycles, à paraître dans cycle ! magazine 23, début juin 2024.

1er mars 2024

Déjeuner sur neige au Lukmanier

Février 2024

Mi-février, il fait grand beau au Tessin. Une virée au Lukmanier est de bon augure, c’est Bertrand qui en a eu l’idée, je le suis volontiers. Nous retournons ainsi dans la région explorée et présentée dans le numéro 20 de cycle! magazine, mais en hiver.

Le ravito dans les sacoches, nous grimpons pendant presque 19 kilomètres depuis le café à Olivone. Les zones d’ombre, heureusement assez rares, sont comme un congélateur, mais on se réchauffe globalement pendant cette ascension. Le paysage est ouvert et calme, quelques voitures nous dépassent. C’est l’appel du ski de fond ou de peau de phoque, l’appel de la neige. Nous ne croisons presque aucune voiture qui redescende au fond de la vallée à cette heure-ci. Aucun cycliste non plus. Nous sommes les seuls et plutôt fiers de l’idée de parcours du jour. Nous parvenons nous aussi à la neige, qui couvre la route sur les deux derniers kilomètres, Bertrand, heureux, roule dessus, cela lui rappelle ses voyages en Chine et au Khirghistan. De mon côté, moins téméraire et sur pneus lisses, je pousse.

À 1920 m d’altitude, après les 1000 mètres de dénivelé depuis Olivone, nous nous installons sur un banc en bois, à l’abri du vent, derrière le restaurant fermé pour la pause de la saison. Le soleil nous chauffe et c’est bon. Le ravito également.

ViaRhôna – à saute-frontière d’un département à l’autre

Février 2024

La ViaRhôna, dont il a déjà été question dans les numéros 7 et 8 de cycle! magazine pour ce qui est de la partie suisse de l’itinéraire, mène, comme le dit le site officiel viarhona.com, du Léman à la Méditerranée à vélo. Une perspective vraiment séduisante.

Et sur le tronçon français, la découverte consiste aussi à jouer à saute-frontière d’un département à l’autre, d’une région à l’autre, chaque fois que l’on traverse le fleuve, à chaque occasion aussi pour un crochet ici ou là, dans une découverte,  grandeur nature et sur le terrain, de la géographie. Par exemple à partir de Montélimar, on s’éloigne de la petite ville de la Drôme, on gravit les remblais qui contiennent le fleuve, on traverse le Rhône pour rejoindre l’itinéraire officiel de la ViaRhôna de l’étape 15 qui part de Le Pouzin et on arrive en Ardèche. Le Rhône est bleu mer, agité par un vent assez soutenu qui nous pousse dans le dos, lorsque nous prenons la direction du sud, en direction de la Méditerranée.

À la hauteur de la station hydroélectrique de Châteauneuf-du-Rhône, on revient dans la Drôme, le Rhône rugit et gargouille au passage du barrage artificielle.


Quelques hectomètres plus loin, on repasse en Ardèche par un superbe pont en acier à millions de rivets pour atteindre Viviers.


Le village est vide, les bars et restaurants sont fermés sur la place du village. En février seuls les écoliers, dont les parents attendent patiemment la fin des cours devant les portes du bâtiment de l’école publique primaire, semblent encore travailler en fin d’après-midi, lorsque nous débouchons sur la place de la Roubine. Une boulangerie propose une viennoiserie et un café, et nous en profitons. Nous reprenons des forces pour continuer jusqu’à Lapalud, où nous mettrons une roue cette fois dans le Vaucluse. Nous savons qu’il faut se la jouer en souplesse à l’aller, portés par le vent, sans puiser dans les réserves, car le retour à Montélimar, où nous avons laissé notre paquetage, sera plus rude, la brise du nord se renforçant encore en fin d’après-midi, amenant avec elle une baisse de température marquée.

La lumière est hivernale, crue, le profil des arbres nus et décharnés se détache sur le ciel immaculé. En ce début de mois de février, nous sommes seuls sur la ViaRhôna, dans une excursion de repérage très prometteuse. (RCM)

La route du col du Grand-St-Bernard

Octobre 2023

La simple évocation de cette route fabuleuse évoque une multitude d’images stimulantes, des virages, un ruban d’asphalte qui disparaît au fond de la vallée, des perspectives prometteuses, un objectif à plus de 2450 mètres d’altitude: le col avec son hospice, un lac et la frontière entre la Suisse et l’Italie. Et la féérie est encore plus folle en automne, lorsque les versants montagneux pelés virent au fauve, au beige chaleureux, avec une lumière d’une pureté éblouissante, sous un ciel bleu fendu par endroits de la fumée intrusive et éphémère d’avions pressés. Avec aussi en automne, un retour au calme après un été ébouriffant, pétaradant, en particulier les week-ends.

2 octobre 2023, rampe suisse. Du tunnel au col: 6 km. Une dizaine de voiture dans un sens, une douzaine croisée dans l’autre, deux motards. Merci.

Et deux VTT aussi, je me cale sur le rythme du premier, à quelque distance, après avoir dépassé au pas le second. On est trois sur la rampe suisse. 6 km, bien répartis en trois sections à peu près égales de 2 km, ponctuées par des refuges en béton qui annonce la fin d’une section et le début de la suivante, comme deux jalons intermédiaires pour gérer l’effort et cibler par étapes l’objectif jusqu’au col. Et depuis le 15 septembre, après travaux express, la route est parfaite, le revêtement rutilant. Pour que les motards fous puissent rouler encore plus vite? En tout cas le cycliste déguste, en profite lui aussi, les roues glissent comme en suspension, sur un asphalte aussi doux qu’un tapis de billard, aucun obstacle, aucune aspérité, aussi petits soient-ils, ne troublent la progression, légère. Il faut des jambes quand même, la pente elle est rude, du début à la fin, sans répit. Et après les deux dernières épingles à cheveux qui surplombent la Combes des Morts, j’arrive heureux au col, je passe entre les deux bâtiments de l’hospice, reliés par une passerelle couverte, comme un arc de triomphe, là où s’ouvre la vue sur le lac, au milieu d’un cirque montagneux magnifique.

Au-delà du lac, c’est la rampe italienne, si belle aussi. Bonne route.

Claude Marthaler – ses articles dans c!m

Claude Marthaler collabore sur le projet cyclo-littéraire cycle! magazine depuis le début et a écrit plusieurs chroniques de livre, ainsi que de nombreux articles.

Voici la liste des références des articles:

– CINEMA SUD, Cinéma solaire itinérant à vélo
(cycle! magazine 1 – ISBN 9782940365661)

– LA BICYCLETTE EST L’AVENIR DE LA FEMME (ET INVERSEMENT), Un historique du vélo au féminin (cycle! magazine 2 – ISBN 9782940365739)

– PORTRAITS, Annie Londonderry, Shannon Galpin, Joséphine Reitzel
(cycle! magazine 2 – ISBN 9782940365739)

– VUELTA A CUBA EN BICI, Confidences cubaines
(cycle! magazine 3 ISBN 9782940365852)

– DERVLA MURPHY, UNE PENSEE EN ROUE LIBRE
(cycle! magazine 3 ISBN 9782940365852)

– PORTRAIT, Didier Tronchet, désagrégé de vélosophie
(cycle! magazine 4 – ISBN 9782940365883)

– CHAMPIONNATS DU MONDE DES COURSIERS A VELO
(cycle! magazine 4 – ISBN 9782940365883)

– ROBERT MARCHAND DEFIE LE TEMPS
(cycle! magazine 5 – ISBN 9782940365951)

– PORTRAIT, Isabelle Lesens, blogueuse de la petite reine
(cycle! magazine 6 – ISBN 9782940365968)

– LA TACTIQUE DU TIC-TAC
(cycle! magazine 7 – ISBN 9782940365014)

– LA SUCCESS STORY DE « LA SUISSE A VELO »
(cycle! magazine 7 – ISBN 9782940365014)

– LE 7e CONTINENT, De l’esprit de la bicyclette à la bicyclette de l’esprit
(cycle! magazine 8 – ISBN 9782940585045)

– LES PAMIRS A VELO, Tadjikistan, le temps d’un rêve
(cycle! magazine 8 – ISBN 9782940585045)

– HEINZ STUCKE, LE GRAND RETOUR, Rencontre avec Heinz Stücke, « the Most travelled man in history » à vélo (cycle! magazine 9 – ISBN 9782940585106)

– LE TIBET ORIENTAL A VELO
(cycle! magazine 11 – ISBN 9782940585229)

– GREAT DIVIDE
(cycle! magazine 13 – ISBN 9782940585328)

– L’ECUME DES CIMES, Sur les hauts plateaux du nord-ouest argentin
(cycle! magazine 16 – ISBN 9782940585502)

– A LA VERTICALE DU VENTOUX
(cycle! magazine 17 – ISBN 9782940585595)

– L’ARARAT OU LA QUETE DES ORIGINES
(cycle! magazine 19 – ISBN 9782940585670)

– AU KURDISTAN IRAKIEN, Rouler sur le feu
(cycle! magazine 20 – ISBN 9782940585717)

– LETTRE A VELOCIO
(cycle! magazine 21 – ISBN 9782940585809)

cycle! magazine en quelques mots (partie 2)

cycle ! magazine est dédié à toutes celles et à tous ceux pour lesquels le vélo est un ami, un compagnon de route qui donne de l’équilibre au corps, à la tête, au cœur aussi.

À partir du numéro 7, on tourne autour du « temps », en deux volumes, dans cycle! magazine 7 tout d’abord, avec Fabian Cancellara par Guido Rubino en couverture; le numéro est sorti au moment où le coureur s’est retiré de la compétition. Le portfolio d’ouverture se passe à l’intérieur du vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, suit un article consacré aux courses à l’ancienne et aux vieux vélos. Le Paris-Brest-Paris 2015 est au sommaire avec deux récits, l’un d’un participant, l’autre d’un observateur. Dans cycle! magazine 8, le mauvais temps et la boue sont abordés dès la couverture (photo Rom Helbach) avec du cyclo-cross au Luxembourg. Aurélie Sécheret écrit dans ce numéro sa première contribution : Les messagers de Paname. Le col abordé dans ce volume est l’Izoard, en deux phases, par Albano Marcarini et par François Paoletti.

 

Le numéro 9 s’efforce de synthétiser un des souhaits du projet cycle! magazine, celui de réunir les familles du vélo. On y croise le voyageur Marc Maurer, le cycliste Pierre Seguin, Camille Udny en pignon fixe (en couverture par son père Michel Udny) ou encore Fuego et Antoine Ricardou à l’Eroica.

cycle! magazine 10 est largement consacré à l’Italie. Les 100 ans du Giro, le Stelvio, le Sentiero del Nobile (en e-bike), la ville de Florence, avec un tournoi de bike-polo, qui fait d’ailleurs la couverture (photo de Caroline Pauleau). C’est dans ce numéro que se trouve pour la première fois une des escapades en train-vélo écrites par Geoffroy Sébline. Un livre, Deux jours en France à vélo paraîtra par la suite dans la collection cycle! book.

cycle! magazine 11 se déroule entre amis à La Cipale, au col des Glières, au Tessin chez Assos ou encore au Tibet avec un voyage de Claude Marthaler. François Paoletti photographié par Rom Helbach est en couverture.

Sous le signe de la découverte, cycle! magazine 12 traverse de nombreuses contrées: l’Hexagone avec le Tour de France, la côte ouest en course ultra et des pistes de terre pour partir en Gravel. Puis on repère Dijon et Bruxelles en fixe, l’Espagne et le désert marocain et même la Chine avec un voyage solaire de Lyon à Canton. La photo de couverture au col du Parpaillon est signée François Deladerrière.

Deux anniversaires sont fêtés dans ce dernier numéro, celui de mai 1968 avec un article de Lino Gallo et plus modestement les cinq ans de cycle! magazine.

Strasbourg-Sébastopol

Une sorte d’autoroute vélo à double sens à été mise en place il y a quelques années sur l’axe boulevard Sébastopol-boulevard Strasbourg, pour améliorer la circulation des bus qui partageaient leur piste avec les deux-roues, mais aussi avec l’idée de donner la possibilité aux cyclistes de traverser sans trop de difficulté, rive droite, Paris du sud au nord, de la Seine à la gare de l’Est. Splendide.

En après-midi, il faut un peu prendre garde aux obstacles habituels, pouvant surgir ça et là, une fourgonnette, par exemple, souhaitant quitter le boulevard pour une ruelle transversale et qui, fatalement, doit couper l’autoroute vélo à deux pistes prioritaires mais exposées quand même, ou encore les carrefours et les passages piétons qui font le quotidien du cycliste urbain. Sinon, globalement, à ces heures-là, ça roule, sans qu’on soit ralenti par un bus qui lambine, ni qu’on se retrouve plaqué contre un trottoir par une taxi fou. Tout est bien, mais…



Mais… il faut venir voir comment les choses se passent dès 18h, à l’heure de pointe. C’est en effet l’heure de pointe pour tout le monde. Ce qui se passe au carrefour boulevard St Denis-boulevard de Strasbourg, là où les enseignes de Hamburger se font face sans vergogne, est spectaculaire. On parle véritablement de spectacle, qui divertira le curieux. Dès que le feu passe au vert pour les vélos transitant sur notre axe Sébastopol-Strasbourg, dans les deux sens, un peloton se met en marche. Parfois, si le rythme de progression peut rester élevé, le peloton s’étire en file indienne, mais lorsque le trafic est dense et que les cyclistes sont à cran, on observe des bancs excités de vélos dont on distingue, dans l’obscurité vespérale de l’automne, une fois l’heure d’hiver décrétée, les phares qui s’agitent, blancs dans un sens, rouges dans l’autre. Et tous les coups semblent permis, la guerre est déclarée à plusieurs niveaux, entre les vélos et les autos à chaque carrefour et à chaque sémaphore, entre les trottinettes et les vélos, entre les lents et les rapides… ça chauffe, on s’invective un peu, les passages en force succèdent aux coude-à coude.

Une ambulance s’annonce soudain tout girophare au bleu et toute sirène hurlante. Très lentement, poussivement, mais miraculeusement, elle se fraie un chemin dans le trafic engorgé, en direction de République. Elle s’éloigne et déjà le cirque reprend, dans un brouhaha total. Et les automobiles incontestablement surpassent le vélo, sur un point précis: leur klaxon déclasse la sonnette des bicyclettes. À 18 heures 30 boulevard de Strasbourg, quelques coups de sonnettes rageurs parviennent aux oreilles attentives d’un piéton innocent qui n’a rien demandé à personne; tandis que le klaxon de la 4×4 urbaine explose les tympans du même piéton qui, revanchard, se promet déjà de changer de statut.

Il serait divertissant que les fabricants de vélos généralisent en option standard la trombe à assistance électrique, un modèle qui gueule très fort, intégré au guidon, afin que la traversée sud-nord de Paris soit encore plus marrante.

cycle! magazine en quelques mots (partie 1)

À l’occasion d’un café avec Albano Marcarini, nous avons très vite été séduits par le premier numéro de cycle ! en italien, par la photo noir et blanc d’une course clandestine à pignon fixe représentée sur la photo de couverture, par le graphisme chic et lisse, par l’originalité des articles et la beauté des illustrations. C’est ainsi assez naturellement que nous avons eu envie de projeter cycle ! en français.

cycle ! magazine 1 est paru fin 2013 avec le Tour du Rwanda en couverture (photo de Mjrka Boensch Bees). Au delà de cette course par étapes, on trouve parmi les articles les 100 ans du Tour des Flandres, un voyage au Kirghistan, une descente à fond rue de Belleville à Paris.

Pour cycle ! magazine 2, Claude Marthaler nous a proposé une photo de Shannon Galpin en couverture (par Tonny Di Zinno). Le numéro a été préparé en pensant un peu plus aux filles, aux dames cyclistes ou liées au monde du vélo. Par ailleurs le portfolio d’ouverture traverse une partie de l’Afrique. On peut aussi se faire plaisir avec la lecture du col du Galibier, un premier article d’Albano Marcarini consacré à un col, premier d’une longue série.

C’est dans cycle ! magazine 3 qu’il a été question pour la première fois d’ultra cycling, avec un dossier Bordeaux-Paris, cinquante pages de dossier sur cette course et une photo de l’épreuve en couverture (Sylvain Ternard). Le numéro se termine sur un tour du monde et un tour de l’île de Groix, dans un contraste en terme d’échelle, du très vaste et du très petit.

Dans cycle ! magazine, on raconte des histoires de vélo.

Le numéro 4 est urbain, avec des récits se situant à Palerme, à Gênes ; à Londres, Milan et Paris dans les vélodromes ; à Lausanne pour les Championnats du monde de coursiers à vélo. Phil Gale photographie Patrick Seabase pour la couverture.

Puis l’idée a surgi de créer le 5e volume autour d’un sommaire lié aux confins, au sens propre et au sens figuré avec entre autres du pignon fixe au col du Simplon, un voyage sur les hauteurs andines, un autre au Japon en plein hiver, la course Iditarod en Alaska (en photo de couverture par Sebastiano Favaro, un des participants à cette épreuve entre neige, froid et glace) et l’étape d’anthologie du Giro 1949, de Cuneo à Pinerolo. La réalisation a été exaltante, comme les périples des contributeurs.

Fin 2015, le numéro spécial Paris est paru, cycle ! magazine 6. Nous y rencontrons Fuego, Michel Dalloni ou encore Isabelle Lesens et Eric Fottorino. Les contributeurs présentent des itinéraires, des « cols » parisiens et des belles descentes dans la capitale. Quant à la couverture de ce numéro, elle est signée Ryosuke Kawai.

En se penchant sur les six premiers numéros, nous constatons que, par le rythme de parution semestriel, et par l’approche des contributeurs, une grande majorité des articles affichent une intemporalité réjouissante.

Festivélo 2021

Sur les baies vitrées, on a collé des profils de rapaces en vol, ombres chinoises censées éloigner les oiseaux, les vrais, les libres, de s’écraser contre la vitre qu’ils ne percevraient pas sans ce leurre. De l’autre côté de la baie, à l’intérieur du bâtiment, ces dessins schématiques de piafs donnent à l’observateur un véhicule à ses pensées pour s’évader d’un lieu pas complètement riant. C’est dans ce cadre austère d’un collège dont l’architecte a fait le pari du tout béton, que Festivélo réussit celui de permettre à l’esprit de s’extraire du gris des murs et du dur des matières; pour voguer, d’abord hors les murs, au-delà des baies, vers le parc, vers les arbres à la frondaison automnale chatoyante, vers le ciel bleu, puis vers les routes, proches ou lointaines.

On y croise un choix de voyageurs qui, portés sur le devant de la scène, présentent leur périple, dans la grande salle ; on y rencontre aussi les autres, eux aussi voyageurs, dans l’âme et/ou dans les faits, lesquels, au bord d’une table, devant un café ou debout dans le hall, racontent leurs expériences, leurs souvenirs, les projets. Echange permanent. On parle de destinations chantantes, de pistes, de bivouacs, de sacoches, de cols, de solitude, du bonheur des choses simples, d’un sourire en chemin, de la main sur le guidon, de retour, de repartir, de voyage, de bidon, de soif. Les préoccupations sont saines, stimulantes, car si l’esprit vagabonde à Festivélo, son état (celui de l’esprit) est bon, à Festivélo.

Mélange de photos et de cartes: Guillaume Berney